ABONNÉ ASTRO : 5€ / PRÉVENTE : 8€ / SUR PLACE : 10€
MANGE FERRAILLE (TOURS / ROCK MINIMAL NOISE)
La rencontre d’un batteur issu du Jazz Libre, d’un guitariste poussant les limites de son instrument avec son projet So’lo’lo et d’un bassiste ayant éprouvé durant 15 ans les scènes de la Noïse avec Fordamage ne pouvait pas délivrer un groupe de musique ambiante.
Mange Ferraille est un bouillonnement : d’idées, de directions, de tons, de ruptures. Le trio expérimente, déforme la vision à la fois que l’on peut avoir d’une musique jazz non écrite et d’un rock qui se calque trop aux partitions oubliant la fureur.
Les morceaux sont longs sans jamais en devenir répétitifs si ce n’est par choix. L’envie de ramener les essences tribales tout en restant minimaliste : Mange Ferraille est un groupe exigeant qui ne vous caressera pas dans le sens du poil des oreilles. Il faudra laisser monter la transe, accepter la retenue, la montée de la frustration avant la délivrance. Ça crisse, ça bastonne, la guitare devient parfois stridente, les cymbales explosent, un orgue débarque de nulle part, notre ouïe est perdue mais se laisse aller. Insidieusement cela nous renvoi aux préliminaires. De manière plus triviale, on affirmera que cela poutre. D’un champ de ruines, surnagent 3 fleurs : ne les écrasez pas.
Après un premier album éponyme, Mange Ferraille proposera, à l’Astrolabe et pour la première fois, la musique de son second album qui sortira officiellement en octobre 2020.
MIËT (NANTES / ROCK NOISE)
La solitude pousse-t-elle à partir à la rencontre de l’autre ? Toujours seule en scène, la Nantaise Suzy LeVoid explique combien la découverte d’une altérité nourrit sa création, au point d’avoir choisi pour ce deuxième album toujours anglophone un titre en allemand, accentuant la distance avec cet étranger dont il est question. On n’a pourtant pas l’impression qu’elle est seule, tant ce nouvel album est riche. Il parvient à s’appuyer sur les solides bases du premier (celles d’un rock abrasif aux fureurs jamais gratuites et sachant aller à l’essentiel sans s’assécher), pour s’ouvrir. S’ouvrir à d’autres styles (Not The End lorgnant vers une pop urbaine où on ne l’attendait pas), à d’autres sons (gimmicks electro entêtants de Sleeping Dog, nappes oniriques de The One That Loves), d’autres façons de faire cheminer rythmes et ambiances (I Belong To The Dead, Did We Ever), à un calme certes toujours inquiet (The One That Kills), à la lenteur même (poignant The Path), voire à une impressionnante amplitude vocale (Unbeknownst). A l’instar de l’introductif Ones, il y a souvent plusieurs facettes dans les créations de Miët, aucune ne laissant deviner quelle sera la suivante, comme dans une rencontre où le premier regard ne saurait suffire si le sujet est digne d’intérêt. Un concept illustré avec brio par le saisissant visuel de cet album : on n’a pas fini en somme, de faire le tour de la question.